Dans les PME, évoquer la prime de vacances peut rapidement devenir un casse-tête juridique. Ce complément attendu par les salariés est encadré par une réglementation assez flexible — ou « ouverte ».
Voici un guide clair pour y voir plus net.
Pas obligatoire… sauf quand elle l’est
Le Code du travail ne prévoit pas de versement obligatoire pour la prime de vacances. Cependant, cette prime devient obligatoire si l’un des cas suivants est avéré :
- Convention collective, accord d’entreprise ou contrat de travail la prévoit (source : Cegedim Business Services).
- Elle est versée par usage régulier, fixe et à l’ensemble des salariés — jusqu’à ce qu’elle soit dénoncée formellement.
À retenir : en cas d’usage ou d’accord prévu, le salarié peut légalement réclamer son versement.
Exemples sectoriels : Syntec et BTP
Certaines conventions collectives détaillent précisément les modalités de versement :
- Syntec (ingénierie, conseil, informatique) :
Prime ≥ 10 % de la masse des indemnités de congés payés, avec au moins une partie versée entre le 1er mai et le 31 octobre. - BTP :
Prime égale à 30 % de l’indemnité de congés payés (basée sur 2 jours par mois ou 150 h), avec critères de présence (ex : 6 mois d’ancienneté) (source : Expert-Comptable en ligne).
Critères d’attribution possibles
Pour déterminer l’éligibilité, divers critères peuvent être mis en place :
- Ancienneté
- Statut du salarié (cadre, agent, etc.)
- Présence effective (ex : X heures ou mois travaillés)
- Départ effectif en congé
Ces conditions doivent être objectives, transparentes et non discriminatoires.
Modalités pratiques de versement
- Montant libre sauf dispositions conventions spéciales
(ex : forfaitaire ou % des congés payés) (source : PayFit). - Date flexible : généralement entre mai et octobre — souvent en juin/juillet.
- Assujettie aux cotisations sociales et à l’impôt : elle entre bien dans l’assiette de la rémunération.
- Mention obligatoire sur le bulletin de paie.
Pourquoi c’est un enjeu pour les PME
- Responsabilité juridique non négligeable en cas d’usage ou de dispositions prévues explicitement.
- Motivation et fidélisation : en période de tension des effectifs, cette prime est un coup de pouce apprécié.
- Clarté de gestion : en fixant des règles écrites, vous évitez les attentes implicites et les litiges potentiels.
En résumé : 3 impératifs pour y voir clair
| Étape | Action concrète |
| 1. Vérification | Consultez la convention collective, les contrats et usages en place |
| 2. Formalisation | Si la prime existe, encodez clairement montants, conditions et date de versement |
| 3. Transparence | Assurez-vous des conditions d’éligibilité équitables et inclusives pour tous les collaborateurs |
La prime de vacances pourra rester floue si elle n'est pas encadrée. Mais une fois clarifiée, elle devient un vrai levier de reconnaissance et d'équité — à ne surtout pas laisser en zone d’ombre.









