Les congés payés sont un droit fondamental pour les salariés… mais chaque année, certaines entreprises se retrouvent avec des jours non pris à la fin de la période légale.
Faut-il les reporter ? Les perdre ? Les monétiser ? Et surtout, comment éviter les litiges ?
En 2024, selon une enquête Qapa, 27 % des salariés français déclarent ne pas poser l’intégralité de leurs congés, souvent par manque de temps, surcharge de travail, ou contraintes organisationnelles. Ce chiffre cache un risque RH et juridique important pour les entreprises.
1. Le cadre légal : ce que dit la loi
En France, les congés payés doivent être pris dans une période déterminée par l’employeur, généralement entre le 1er juin et le 31 mai de l’année suivante.
En principe, les congés non pris sont perdus, sauf exceptions prévues par le Code du travail ou la jurisprudence :
- Congés reportés par accord collectif
- Arrêt maladie, maternité ou accident du travail
- Accord spécifique avec l’employeur (usage, contrat de travail)
- Cas particulier du Compte Épargne-Temps (CET)
⚠ La monétisation (conversion en argent) n’est pas prévue par défaut, sauf :
- À la rupture du contrat de travail (solde de tout compte)
- Dans le cadre d’un CET
- Dans certaines conventions collectives
2. Les enjeux pour l’entreprise
Ne pas anticiper la gestion des congés non pris peut avoir plusieurs impacts :
💰 Impact financier : le paiement rétroactif des jours dus peut représenter un coût important, notamment en cas de rupture de contrat.
⚖ Risque juridique : un salarié qui n’a pas pu prendre ses congés peut saisir les prud’hommes et obtenir une indemnité.
😓 Impact social : des congés non pris sont souvent le signe d’une surcharge de travail ou d’un manque d’organisation, facteurs de RPS (risques psychosociaux).
3. Bonnes pratiques RH pour anticiper
Pour éviter la course de fin d’année et les litiges, voici quelques leviers :
✅ Mettre en place un suivi mensuel des soldes de congés via le SIRH
✅ Communiquer régulièrement sur les dates limites et encourager la prise des congés
✅ Former les managers à identifier les collaborateurs qui repoussent systématiquement leurs vacances
✅ Mettre en place un CET pour offrir plus de souplesse aux salariés
✅ Prévoir un rappel automatique en amont de la clôture des droits
4. Vers une meilleure culture du repos
Au-delà du cadre légal, la gestion des congés est aussi un enjeu d’engagement et de performance.
Des salariés reposés sont :
+31 % plus productifs (étude Harvard Business Review)
-23 % moins susceptibles de partir en burn-out
+40 % plus engagés dans leur entreprise
📌 À retenir : la monétisation des congés payés non pris reste l’exception, pas la règle. Mais leur bonne gestion en amont est un indicateur clé de la santé sociale de votre entreprise.
💡 Et si votre prochain indicateur RH était le taux de prise effective des congés payés ?









