L’idée d’une semaine de 4 jours n’est plus un simple concept de farfelus ou d’avant-gardistes. En 2024, plusieurs entreprises françaises l’ont expérimentée, attirant l'attention sur le potentiel (et les limites) de ce nouveau modèle. Mais est-ce que la semaine de 4 jours est vraiment faite pour tous ? Regardons d’un peu plus près.
1. Les chiffres clés de 2024 en France
- 23 % des entreprises de plus de 50 salariés déclarent avoir déjà testé la semaine de 4 jours, dans au moins un service ou un département (Baromètre Travail 2024).
- 41 % des salariés français se disent favorables à l’adoption du modèle 4 jours/32h. Si le salaire reste inchangé (Enquête Opinion RH 2024).
- 15 % des DRH indiquent vouloir passer à la semaine de 4 jours dans les deux prochaines années, à titre expérimental.
Un contexte d’accélération
Cette dynamique s’explique par :
- la recherche d’un meilleur équilibre vie pro/vie perso,
- la volonté d’accroître la motivation
- et de retenir les talents.
Dans un marché du travail tendu, beaucoup de PME et ETI y voient un avantage compétitif.
2. Comparaisons avec l’étranger
- Islande : Souvent citée comme pionnière, le gouvernement a soutenu plusieurs pilotes. Résultat : 86 % des salariés islandais travaillent aujourd’hui moins de 40h/semaine, pour une productivité équivalente voire supérieure.
- Royaume-Uni : En 2023, plus de 60 entreprises ont participé à une expérimentation sur 6 mois. Au final, 92 % d’entre elles ont décidé de continuer, évoquant une baisse du turnover et une plus forte satisfaction client.
- États-Unis : Encore peu répandu, mais 35 % des cadres estiment que la semaine de 4 jours pourrait devenir un standard d’ici 2030 (Étude FutureWork 2024).
3. Les enjeux et impacts positifs
- Qualité de vie : Moins de déplacements, plus de temps pour la famille, le sport ou la formation : 78 % des salariés déclarent se sentir moins stressés (Semaine4j France 2024).
- Productivité : En passant de 5 jours à 4, certaines entreprises constatent un gain de 10 à 20 % de productivité, car les salariés se concentrent davantage.
- Marque employeur : Dans la “guerre des talents”, proposer la semaine de 4 jours peut attirer des profils recherchés, en particulier chez les jeunes générations.
4. Les limites et inconvénients possibles
- Charge de travail : Dans certains secteurs, réduire le temps de travail sans toucher au salaire peut accroître la pression. 32 % des salariés en semaine de 4 jours déclarent travailler “plus intensément” (Observatoire S4J 2024).
- Coûts : Pour les TPE/PME qui ne peuvent pas augmenter la productivité aussi rapidement, la baisse du temps de travail peut peser sur les marges.
- Secteurs non compatibles : Certaines activités (hôtellerie, restauration, santé…) nécessitent une présence continue. Appliquer la semaine de 4 jours y est plus complexe ou implique un recrutement supplémentaire.
- Inégalités : Si la productivité ne suit pas, le risque est de provoquer des écarts de salaire, voire des tensions sociales.
5. Clés de réussite
- Accompagnement managérial : Former les managers à répartir la charge de travail et encourager l’autonomie.
- Évaluer le pilote : Mesurer l’impact sur la productivité, l’absentéisme, la satisfaction clients et collaborateurs.
- Communication claire : Impliquer les équipes en amont, échanger sur les objectifs et les contraintes.
- Souplesse : Adapter la semaine de 4 jours aux spécificités de chaque service (jours décalés, roulements…).
Conclusion
La semaine de 4 jours suscite un certain engouement en France, portée par l’envie d’innover en matière d’organisation du travail et de préserver l’équilibre des salariés. Les comparaisons internationales montrent des bénéfices réels, mais la réussite dépend d’une préparation soignée et d’une adhésion collective. En 2024, la France est encore en phase d’expérimentation, et 2025 pourrait bien être l’année du passage à l’échelle pour ceux qui y voient un levier d’attraction et de fidélisation des talents.
Et vous, prêts à franchir le cap ?









